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Mora Venise au cinéma
11 mars 2014

Les bruits de Recife, de Kleber Mendonça Filho (Brésil 2012)


recifeVendredi 7 mars, La Clé.

Je quitte la salle avec un sentiment de stupéfaction, les dernières minutes du film étant parfaitement inattendues.

Ce film brésilien ouvre des fenêtres multiples sur la vie quotidienne de plusieurs habitants de la classe moyenne supérieure, dans un quartier moderne de Recife, chacun aux prises avec ses préoccupations et ses petits soucis. L'organisation sociale semble immuable d'une famille à l'autre, d'une génération à l'autre, avec leurs personnels à disposition qui s'affairent discrètement dans leurs tâches domestiques, lesquelles se transmettent aussi de génération en génération. C'est le confort presque léthargique d'une société à la structure figée dans laquelle fait un jour irruption une petite société de gardiennage privé, qui vient proposer ses services. Très vite, leurs heures de garde sont aussi vides et monotones que la vie des habitants... Jusqu'à ce que cette monotonie générale soit remise en question de façon surprenante à la toute fin du film. Epatant.

Le film a été justement récompensé de plusieurs prix, à Rotterdam, Copenhague et Sao Paulo.

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2 mars 2014

La femme du ferrailleur, de Danis Tanovic (Bosnie-Herzégovine, 2012)


la femme du ferrailleurVendredi 28 février, Espace Saint-Michel.

Me voici de retour, en fin de semaine à la salle de l'Espace Saint-Michel, pour voir ce film-documentaire d'une heure et quinze minutes. Je n'ai toujours pas réussi à savoir qui a dessiné cette très belle affiche, en bas à droite on peut lire "Pierre", mais une petite recherche sur internet ne m'a pas plus renseignée. En plus du sujet (l'épouse d'un couple de roms vivant en Bosnie doit se faire opérer d'urgence d'une fausse couche, mais sans couverture sociale et sans argent, refusée à l'hôpital pour recevoir les soins appropriés, sa seule issue est une mort certaine), ce qui m'intéressait était de voir les rôles-titres interprétés par les protagonistes de ce qui fut un fait divers réel. 

On est très proche du documentaire, le réalisateur reconstituant ce qui fut un fait divers révoltant. L'engagement et la révolte pour appeler à plus d'humanité et de compassion envers les faibles et les réprouvés ne peut être que fort louable. Mais j'ai un peu de mal à supporter une caméra qui bouge tout le temps et des cadrages qui me semblent bâclés. En sortant de la salle, déçue par la "forme" du film que j'ai trouvé mal "ficelé" avec une image souvent médiocre (mis à part les plans nocturnes de la centrale nucléaire voisine de leur village), je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce documentaire vu à la TV il y a un mois environ : "Les trois soeurs du Yunnan" de Wang Bing. Que voulez-vous, je reste très attachée à la beauté plastique, dont le rôle n'est pas mineur lorsque l'on façonne une oeuvre, pour participer à rendre le discours des dénonciations plus vigoureux, digne et inoubliable (je pense aussi à "Hunger" de Steve McQueen en écrivant cela).

2 mars 2014

Tel père, tel fils, de Kore-Eda Hirozaku (Japon, 2013)


tel père tel filsMardi 25 février, Lucernaire.

Le film est sorti depuis deux mois et il est grand temps que je le découvre, c'est en plus l'occasion de retourner au Lucernaire, que je n'ai pas fréquenté depuis quelques années. Les fauteuils n'y ont pas rajeuni, et la mousse est tellement usée que l'on sent le bois des sièges. Mais ce n'est pas grave, en tout cas c'est un très bon moyen pour vérifier la qualité d'un film. Pendant toute la durée de la projection je n'ai pas été gênée par l'inconfort, captivée par ce qui se déroulait sur l'écran.

Les rapports familiaux sont dépeints avec une délicatesse et une précision, une justesse infinies. Aux questions posées, qu'est-ce qui fait un père, un fils, une mère, Kore-Eda répond en reliant les scènes et les personnages par des fils arachnéens, tout aussi ténus que solides, impossibles à rompre, d'une solidité située bien au-delà des liens du sang.

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