Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mora Venise au cinéma
23 mai 2014

Deux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, 2014)

deux jours une nuit

Jeudi 22 mai, MK2 Odéon.

Epatant comme toujours, c'est impossible d'être déçue par les frères Dardenne dont les films sont toujours brûlants d'humanité. Marion Cotillard campe le personnage principal, Sandra, une ouvrière qui sort d'une longue période de dépression et qui apprend son licenciement, monnayé contre une prime attribuée aux 16 autres ouvriers de la petite entreprise. A contre-coeur, poussée par son mari et une collègue, elle passe un week-end à tenter de les convaincre, un par un, à changer leur décision, renoncer à leur prime pour qu'elle puisse garder son travail. Chaque visite est un témoignage sobre et juste de la réalité du monde du travail d'aujourd'hui, de la difficulté de garder son emploi, de l'impossibilité de vivre avec un SMIC, du désespoir de ces travailleurs et de l'esprit de solidarité qui est sacrifié pour réussir à joindre, momentanément, les deux bouts. Les mots durs, les coups parfois, ou les simples refus, sont autant d'agressions qui restent imprimées sur le visage de Sandra, qui réussit cependant à aller jusqu'au bout de sa démarche et à retrouver la saveur du combat et de la dignité. Excellent, avec des instants de beauté pure, lorsqu'un simple rayon de soleil encadre d'un fin liseré doré les contours du visage de l'actrice, soulignant sa vulnérabilité et une émotion à fleur de peau, et dont la présence à l'écran est d'une grâce absolue quand elle est bien dirigée comme ici.

Publicité
Publicité
20 mai 2014

La chambre bleue, de Mathieu Amalric (France, 2013)

la chambre bleue

Mardi 20 mai, UGC Odéon.

Une bien belle affiche, intrigante, pour ce nouveau film de Mathieu Amalric que j'étais bien pressée de découvrir. Au final, ce qui m'a surtout plu c'est de voir quelques images de ma Vendée natale, tournée dans les rues et sur la plage des Sables d'Olonne... L'image est très soignée et ce film comporte de nombreux très beaux plans, dont certains, très rapprochés sur les visages, font efficacement pénétrer dans l'intimité innocente et naïve, ou perverse, des couples de l'histoire, tirée d'un roman de Simenon. C'est un petit film sympa, malheureusement qui m'a aussi parfois ennuyée, que j'ai trouvé parfois aussi un peu prétentieux, avec une musique lyrique en générique de fin que je n'ai pas trouvé adaptée à ses protagonistes minables. Il n'atteint pas le niveau d'autres adaptations de Simenon au cinéma, Betty par exemple, ou l'Affaire Saint-Fiacre, ou encore Les fantômes du chapelier. Encore déçue.

20 mai 2014

The Homesman, de Tommy Lee Jones (USA, 2013)

homesman

Lundi 19 mai, UGC Montparnasse.

Le film se regarde agréablement mais n'atteint pas le niveau de "Trois enterrements". Soigné pourtant, une belle photo, plus les belles partitions de Marco Beltrami et servi par de bons acteurs, mais le tout manque de profondeur, j'aurais aimé plus de subtilité et les personnages auraient mérité une psychologie plus fouillée. Bizarrement, le montage m'a semblé approximatif avec notamment des flashback maladroits. L'humour de certaines scènes ne fait pas mouche non plus et est même déplacé. Un peu déçue, donc, que cette histoire qui aurait dû être passionnante, se déroulant dans un lointain Farwest et mettant en scène des femmes rendues folles par des conditions d'existence trop rigoureuses, n'ait au final jamais réussi à vraiment m'émouvoir, sinon m'ennuyer par moment. Dommage, dommage.

19 mai 2014

States of Grace, de Destin Cretton (USA, 2013)

states of grace

Vendredi 16 mai, MK2 Hautefeuille.

Scènes de la vie quotidienne dans un centre d'accueil pour adolescents en grande difficulté, autour de la figure de Grace, la jeune directrice de cette structure d'aide à la reconstruction de soi, interprétée par Brie Larson. Le thème est généreux et porteur d'espoir mais le film m'a beaucoup déçue en raison d'une mise en scène maladroite. Les scènes de crises s'enchaînent et se succèdent sans rythme et gâchent toute la force émotionnelle qui aurait dû s'en dégager, malgré les larmes des uns et des autres qui inondent l'écran et n'ont fait que me remplir rapidement d'une lassitude extrême. Une très bonne interprétation cependant de l'actrice principale, qui ne suffit pas toutefois à sauver le film.

19 mai 2014

Night moves, de Kelly Reichardt (USA, 2013)

night moves

Samedi 10 mai, Studio Luxembourg-Accatone.

Une incursion sombre et dense dans une communauté écologiste de l'Oregon, où deux membres (interprétés par Jesse Eisenberg et Dakota Fenning) se laissent tenter par la voie de l'extrémisme afin d'alerter les consciences sur les méfaits subis par la nature. Leur acte aura des conséquences inattendues et incontrôlables. A la suite de ces tristes héros, le film m'a entraînée dans la spirale feutrée d'une succession de scènes nocturnes où l'inéluctable se met lentement en place. J'ai été très impressionnée par Jesse Eisenberg, dont le visage constamment tendu et inquiet trahit toute la violence de ses contradictions intérieures. C'est un film sans artifice, impeccablement dirigé et mis en scène, suintant d'un calme vénéneux, qui m'a conduit à me ronger les ongles pendant toute la séance. Il a été justement récompensé du Grand prix au festival de Deauville 2013.

Publicité
Publicité
8 mai 2014

Noor, de Caglia Zencirci et Guillaume Giovanetti (France, Turquie, 2012)

noor

Lundi 5 mai, MK2 Beaubourg.

Un peu déçue par ce film qui m'a semblé bancal, ni documentaire ni film, mais un peu plus documentaire quand même. Le dépaysement est là heureusement, avec une plongée intéressante dans le Pakistan, ses villes, ses habitants, ses paysages magnifiques. Une très belle scène finale malgré tout, lorsqu'un des personnages, une femme, danse au bord d'un lac de montagne au lever du soleil. L'histoire aurait mérité plus de densité, alors qu'elle s'y prête, dans le portrait de Noor, le personnage principal, ancien danseur de la caste transgenre des khusras qui retourne dans la vie civile pour mener une vie d'homme mais se heurte aux préjugés de la société. Noor reste un paria qui ne peut trouver qu'un emploi ingrat et mal payé, le mariage lui est impossible. Intéressant, mais une image quelconque et un ensemble qui manque de rigueur.

4 mai 2014

Pas son genre, de Lucas Belvaux (France, 2013)

pas son genre

Samedi 3 mai, MK2 Odéon.

Le cinéma sincère de Lucas Belvaux fait mouche encore une fois, dans cette histoire d'une passion amoureuse, celle de Clément, enseignant de philosophie parisien qui vient d'être muté à Arras, et de Jennifer, coiffeuse. On sait dès le début que cela ne pourra pas "marcher", malgré leur entente sensuelle et la sincérité de leurs sentiments, les barrières sociales et culturelles resteront infranchissables. Tout est justesse et sobriété dans ce film plein d'humanité et bouleversant, Emilie Dequenne et Loïc Corbery sont excellents. Le cinéma de Lucas Belvaux reste définitivement mon genre de cinéma. 

Publicité
Publicité
Mora Venise au cinéma
Publicité
Archives
Publicité