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Mora Venise au cinéma
28 février 2015

Les jours d'avant, de Karim Moussaoui (Algérie, 2013)

jours d'avantMardi 24 février 2015, l'Arlequin.

1994, dans une petite ville au sud d'Alger, c'est l'année du bac pour un groupe d'amis(ies) qui se préoccupent plus de la prochaine fête qu'organise un étudiant dans l'appartement de ses parents, du mystère qu'incarne l'autre sexe et de la façon de contourner les tabous et les interdits. Alors qu'explosent dans leur environnement quotidien meurtres sommaires et attentats, car l'action se déroule au coeur des années noires de la guerre civile, deux adolescents, Djaber et Yamina, voient s'échapper ce qui aurait pu être le déroulement normal de leur vie. Tout semble indiquer qu'ils sont faits l'un pour l'autre, alors qu'ils échangeront à peine quelques mots. Le film est scindé en deux parties autour des mêmes journées, d'abord selon le point de vue de Djaber, puis celui de Yamina. Plus que les événements sanglants du contexte, c'est surtout la terreur des interdits culturels et familiaux qui pèsent sur ces adolescents. Un court métrage vraiment très intéressant, qui décrit les préoccupations de cet âge de la vie de façon très juste et délicate, des interprètes presque mutiques et vraiment attachants, mais qui m'a laissée dans une grande frustration en raison de sa durée : 3/4 d'heure... Cela méritait un long métrage !

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22 février 2015

The Misfits, de John Huston (USA, 1961)

misfitsSamedi 21 février 2015, Filmothèque du quartier latin.

Jusqu'à présent j'avais vu et revu les Misfits sur petit écran, et le découvrir cette fois en salle lui a vraiment donné une autre dimension. Clark Gable, Montgomery Clift, Eli Wallach, Marylin Monroe..., émotions, tourments et sensibilité à fleur de peau, communicatifs à chaque plan. Marilyn/Roslyn est au centre de ce maëlstrom bouleversant, parfois filmée à son insu comme un monument sidérant de sensualité, figure lumineuse et innocente, révélatrice de tout ce que l'homme peut exprimer de meilleur ou de pire, mais figure rédemptrice avant tout. Un chef d'oeuvre.

22 février 2015

Imagination Game, de Morten Tyldum (USA, Grande-Bretagne 2014)

imitation gameVendredi 20 février 2015, UGC Odéon.

Biographie d'Alan Turing, brillant mathématicien anglais qui sut décrypter le code Enigma employé par les nazis durant la seconde guerre mondiale, et permit ainsi aux Alliés de combattre les positions de l'armée allemande pour remporter la victoire finale. Alan Turing est brillamment interprété par Benedict Cumberbatch, en autiste génial, communiquant avec difficulté et ne suscitant qu'aversion et antipathie. Ces particularités ne correspondraient pas toutefois avec la personnalité du vrai Turing. Le film semble donc prendre de nombreuses libertés avec la réalité historique mais il se suit avec intérêt et émotion et est par ailleurs bien réalisé, avec une reconstitution soignée. Il dénonce avec efficacité l'intolérance à la différence et les persécutions qu'exerce tout groupe social envers celui qu'il désigne comme "différent".

17 février 2015

Jupiter : le destin de l'univers, de Lana et Andy Wachowski (USA, 2014)

jupiterMardi 17 février 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Un pur film de science-fiction, visuellement ébouriffant, qui regorge de trouvailles à chaque plan. Cela cause parfois une certaine confusion dans le déroulé du récit, avec un humour également trop simplet par moments, mais le tout vous embarque dans un pur moment de cinéma distrayant, avec un plaisir enfantin. Entre deux voisines, l'une ivre sur ma gauche qui buvait bière sur bière et a quitté la salle en titubant avant la fin de la séance, et une autre sur ma droite qui dévorait un gros mille-feuilles, l'atmosphère aurait pu être perturbante, mais cela a rajouté à la fantaisie décomplexée de l'ensemble. Interstellar n'arrivait pas à la cheville de Jupiter, pour ce qui est des décors débordant d'imagination, à couper le souffle.

14 février 2015

Les merveilles, d'Alice Rohrwacher (Italie, 2014)

les merveillesVendredi 13 février 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Luna, Caterina, Marinella et Gelsomina sont les quatre filles d'un couple d'apiculteurs qui vit à la campagne, au coeur de l'Ombrie. Ancien radical venu d'Allemagne, le père impose une vie frugale et des règles de travail strictes à ses petites filles, dont la plus grande, Gelsomina, quitte à peine l'enfance. Pour les enfants, c'est un tiraillement permanent pour s'ouvrir au jeu, dans une insouciance entravée de culpabilité. La rencontre fortuite avec une équipe de TV venue tourner quelques scènes pour l'émission "le village des merveilles" parmi les rochers, près de la rivière où elles se baignent, est un éblouissement pour les enfants et modifiera le regard porté sur le monde des deux aînées, Gelsomina et Marinella. Gelsomina est le personnage central de ce film, la favorite du père mais aussi celle qui est chargée des responsabilités les plus lourdes. La caméra, délicate et précise, saisit toutes les nuances de son esprit en gestation, d'une personnalité à la recherche de son affranchissement. Un film impressionnant d'intelligence et de respect, pour tous les protagonistes.

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14 février 2015

Une histoire américaine, d'Armel Hostiou (France, 2014)

histoire américaineJeudi 12 février 2015, MK2 Hautefeuille.

Complaisant et irritant. J'aime pourtant beaucoup Vincent Macaigne, avec sa dégaine d'éternel copain un peu à l'ouest. Le film comporte quelques beaux passages à travers un New York nocturne, déambulations dans des bars, métro et scènes de rues, le tout arrosé d'une bande musicale bien choisie. Bref, beaucoup de charme pour commencer. Mais cela s'effiloche assez rapidement car le scénario est curieusement complètement invertébré. N'est pas John Cassavetes qui veut, car bien sûr il est impossible de ne pas faire la comparaison, inévitable mais cruelle. L'impatience gagne même, à force de voir Vincent Macaigne en permanence occuper toutes les scènes, sous tous les profils, sous toutes les coutures. J'en ai eu l'explication au générique de fin : il est le co-scénariste et se donne la part belle. Dommage.

8 février 2015

Nuits blanches sur la jetée, de Paul Vecchiali (France, 2014)

nuits blanchesSamedi 7 février 2015, MK2 Beaubourg.

Une mise en scène minimaliste et théâtrale, avec deux acteurs (Astrid Adverbe et Pascal Cervo) qui s'entretiennent de leur rapport à la vie, aux autres et au sentiment amoureux, durant quatre nuits en bordure du petit port de Sainte-Maxime, dans le Midi. Le très beau texte est tiré d'une nouvelle de Dostoïevski et permet de renouer avec des émotions purement littéraires. Mais pas d'émotion cinématographique dans cette oeuvre épurée à l'extrême, par ailleurs bien servie par l'élégance de jeu des comédiens.

6 février 2015

Les jours venus, de Romain Goupil (France, 2014)

les jours venusJeudi 5 février 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Romain Goupil filme comme il respire. Ce long métrage fait s'alterner des scènes de fiction largement autobiographiques avec des instants filmés dans la "vraie vie" pendant les dernières décennies, réunions familiales, déambulations à Sarajevo, instants de vacances. C'est un patchwork décontracté et plaisant, plein d'humour et plutôt savoureux, avec en personnage central le cinéaste lui-même qui s'interroge sur son métier, l'acte de filmer, la mission du cinéma, pendant que la vie se déroule avec des rencontres féminines qui incarnent chacune une différente forme de rapport au désir. Attachant, original et souriant.

5 février 2015

Wild, de Jean-Marc Vallée (USA, 2014)

wildMercredi 4 février 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Une jeune femme parcourt seule le sentier de randonnée du Pacific Crest Trail, qui longe la côte ouest des Etats-Unis, de la frontière mexicaine à la frontière canadienne. Le film est tiré de l'expérience vécue par Cheryl Strayed, ici interprétée par Reese Witherspoon, qu'elle a ensuite relatée dans un ouvrage qui est devenu un best-seller outre-Atlantique, en 2012. Cette expérience hors-norme aboutit malheureusement à un film convenu et sans surprise, malgré une bonne performance de Reese Witherspoon, malgré les paysages traversés qui devraient en principe, au moins, couper le souffle du spectateur. La portée initiatique est à l'avenant, ébauchée brièvement, à la va-vite. Très moyen. Into the Wild de Sean Penn atteignait une autre dimension.

1 février 2015

Le cri du sorcier, de Jerzy Skolimovski (Grande-Bretagne, 1978)

cri du sorcierSamedi 31 janvier 2015, Reflet Médicis.

Le film est un peu daté mais offre un bain voluptueux dans l'atmosphère anglaise des années 70, pour qui goûte ce mélange d'atmosphère aérienne, raffinée et décalée, au déroulé de scènes presque hallucinatoire. L'histoire s'y prête d'ailleurs volontiers puisque le personnage central, autour duquel gravitent ses proies - en l'occurrence un jeune couple sans histoire (John Hurt et Susannah York) vivant dans la douce campagne du Devon -, se targue de pourvoirs surnaturels et maléfiques que lui aurait transmis une tribu aborigène, lors d'un séjour en Australie. Alan Bates, le "sorcier", pourrait ainsi tuer par l'effet de son seul cri, et envoûter les âmes par objets interposés. Un film très sonore, avec un montage "son" d'une précision impressionnante pour les transitions scéniques. Cerise sur le gâteau, la musique est composée par Michael Rutherford et Anthony Banks, du groupe Genesis (ce fut la surprise du générique d'ouverture), et l'ensemble est ponctué par de très intéressantes scènes d'enregistrement et de recherches sonores, effectuées par le personnage du jeune époux.

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