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Mora Venise au cinéma
29 avril 2016

Mékong Stories, de Phan Dang Di (Vietnam, 2015)

mekong storiesSamedi 23 avril 2016, MK2 Hautefeuille.

Ce très beau film rassure dès les premières secondes : il ne contraindra pas le spectateur à bâiller d'ennui ou à trépigner d'agacement devant les images édulcorées d'un Orient fantasmé pour nostalgiques du colonialisme. Dans une lumière grise de petit matin, on traverse Ho Chi Minh Ville en suivant le flux du Mékong, le long de ses rives bordées par un enchevêtrement de maisons de fortune montées sur pilotis, là où s'entassent les populations les plus modestes. Mékong Stories, ce sont les destins imbriqués d'un groupe d'amis - étudiant photographe, ouvrier métallo, chanteur des rues, vendeuse de bonbons, barman, danseuse de boîte de nuit... -, auxquels la société offre peu de perspectives malgré leur talent ou leur force de travail. Les corps se révèlent tous fort malmenés : jeté au bas d'un escalier ou à l'eau, dénaturé pour mieux se vendre, tabassé ou tout simplement dénutri, mais aussi jouant avec le feu dès le plus jeune âge, indifférent au danger, audacieux et superbe. Ils sont un peu à l'image du durian et du fruit du dragon, que les protagonistes dégustent à deux reprises, et dont la chair délicate se dissimule sous une écorce peu séduisante, voire malodorante. Cette nouvelle génération transgressive s'est détournée de la morale traditionnelle qui maintenait l'équilibre de la société dans ses replis familiaux. Leur horizon social bouché, ils se condamnent à toute descendance en échange de quelques euros. Encore une fois, le seul capital de ces jeunes s'avère être leur corps. Un film courageux et rare, qui offre la vision désenchantée d'une certaine fraction de la jeunesse vietnamienne actuelle, abandonnée ou incomprise par ses aînés. 

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29 avril 2016

Merci Patron, de François Ruffin (2016)

merci patronSamedi 16 avril 2016, MK2 Beaubourg.

Très efficace et haletant, ce documentaire est un pied de nez sidérant fait aux puissants de ce monde, en l'occurrence Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH. Nouveau Robin des Bois des temps modernes, François Ruffin réussit un tournage miraculeux et pas seulement au regard des séquences inattendues dont il ne cesse de ponctuer le scénario. Il parvient à faire rire beaucoup, en dépit des conditions de vie dramatiques des anciens ouvriers des usines textiles du Nord et de la Picardie, licenciés après de fausses promesses et toujours sans emploi. Une pépite inclassable.

13 avril 2016

L'avenir, de Mia Hansen-Love (France, 2016)

lavenirSamedi 9 avril 2016, MK2 Odéon.

Une merveille de film où toute facilité de récit est exclue. A l'image de son personnage principal (Isabelle Huppert dans le rôle d'une alerte quinquagénaire, professeure de philosophie, qui doit affronter une succession de pertes et de deuils), la dignité, l'humour et la présence d'esprit sont omniprésents en dépit des chagrins éprouvés. Une grande maturité gouverne l'ensemble, magnifiquement servi par le talent d'Isabelle Huppert. Un film impressionnant et remarquable.

7 avril 2016

In Jackson Heights de Frederick Wiseman (USA, 2016)

jackson heightsSamedi 26 mars 2016, MK2 Beaubourg.

Superbe documentaire qui immerge le spectateur 3h durant dans un New York très éloigné de celui auquel nous ont habitués le cinéma et les séries TV. 167 nationalités se partagent ce quartier très populaire, situé au nord du Queens, et que menace la gentrification. La caméra suit le quotidien de chaque habitant, du plus jeune au plus âgé, dans tous ces lieux de vie ordinaire : à l'école, au cours de danse, dans les petits commerces, au café, chez l'assistante sociale... Un voyage passionnant, que rythme le son du métro aérien.

7 avril 2016

Midnight Special, de Jeff Nichols (USA, 2016)

midnight specialSamedi 19 mars, MK2 Odéon.

Pas le meilleur film de Jeff Nichols, le scénario est un peu convenu, mais il a le grand mérite de ne pas céder au spectaculaire facile. Michael Shannon très bien comme d'habitude. Ensemble bien ficelé mais pas très marquant.

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7 avril 2016

Jodorowski's Dune, de Frank Pavich (USA, 2014)

jododuneVendredi 18 mars, la Filmothèque.

Documentaire passionnant, mille fois trop court. Enfin, contempler sur grand écran les extraordinaires croquis et esquisses de Moebius, Giger, Chris Foss et O'Bannon, les géniaux "guerriers artistiques" d'Alejandro Jodorowski, qui prépare de 1974 à 1976 son adaptation du roman de Frank Herbert ! Sans oublier les interviews passionnantes des survivants sur cette période d'intense créativité. C'est vif, souvent drôle et serre aussi le coeur, puisque le film ne verra hélas jamais le jour faute de crédits suffisants, mais les procédés actuels d'animation permettent de donner vie à quelques planches dessinées et ces fugitifs instants sont absolument formidables ! Bref, ce documentaire peut se voir dix fois de suite d'affilée, sans lasser jamais.

7 avril 2016

The Assassin, de Hou Hsiao Hsien (Taïwan, Hong Kong, 2015)

theassassinDimanche 13 mars, UGC Ciné Cité les Halles.

Une grande beauté formelle mais une histoire incompréhensible qui m'a semblé bien longue. Plans fixes de paysages superbes, parfaitement intemporels, que nous connaissons pour les avoir contemplés en lavis, dans les peintures traditionnelles chinoises : montagnes et brumes, étendues d'eau et envols d'oiseaux silencieux. Le plan d'un paysage tissé est tout aussi saisissant.

7 avril 2016

Saint Amour, de Benoît Delépine et Gustave Kervern (France, 2015)

st amourSamedi 12 mars, MK2 Odéon.

Décevant, en dépit de quelques scènes sympathiques filmées au coeur du salon de l'agriculture et d'une foire aux vins en Beaujolais, et d'une apparition très savoureuse de Michel Houellebecq en propriétaire de maison d'hôte... Un joli rôle pour Gérard Depardieu qui trouve encore une fois parfaitement sa place dans l'univers tendre et décalé du duo Delépine-Kervern. Dommage que le film soit si paresseux.

7 avril 2016

Le convoi sauvage, de Richard Sarafian (USA, 1971)

convoi sauvageDimanche 6 mars, la Filmothèque.

Cette version initiale du Revenant paraît aujourd'hui un peu surannée mais reste malgré tout très intéressante, car elle fait sans doute partie d'un des premiers westerns dits "modernes". De plus, la présence de John Huston, impitoyable commandant d'expédition, et les scènes de navire bringuebalant, transporté à bras d'hommes à travers les forêts du continent nord-américain confèrent à l'ensemble un accent surréaliste et baroque très réjouissant. Pas mal donc.

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