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Mora Venise au cinéma
28 avril 2014

My Sweet Pepperland, de Hiner Saleem (Kurdistan, France et Allemagne, 2013)

my sweet pepperland

Lundi 28 avril, l'Arlequin.

Le film s'ouvre sur les sanglots d'un homme que l'on s'apprête à pendre, après la tenue d'un tribunal sommaire. La suite du film fort étrangement prend un envol magique. Nous voici transportés dans une région montagneuse isolée du Kurdistan, où les hommes ne peuvent se déplacer qu'à cheval ou à pied. Et tout prend une tonalité de western fort savoureux, car totalement inattendu dans ce cadre, servi par un casting impeccable, des paysages à la sauvagerie somptueuse, et une bande musicale qui fait s'alterner des classiques américains (Elvis Presley...) avec des musiques traditionnelles.

Un nouvel officier de police, Baran (Korkmaz Arslan), vient faire respecter la loi de l'Etat kurde dans cette région reculée, qui est sous la coupe d'un chef de bande, Aziz Aga. Règlements de compte virils entre ceux qui essaient d'incarner et d'imposer la loi et l'ordre, les contrebandiers commandés par Aziz Aga, mais également des résistantes turques cachées dans les montagnes qui luttent pour leurs droits. Ce film est également un plaidoyer pour le respect des droits des femmes, que domine le personnage de Govend (Golshifteh Farahani), jeune institutrice qui souhaite faire évoluer son pays par l'éducation des enfants, mais qui bataille également pour sa propre indépendance. Le film réserve d'autres enchantements, lorsque Govend joue du "hang", instrument métallique circulaire aux envoûtantes sonorités de pluie. Bref, un film que l'on n'a pas envie de quitter, même lorsque s'achève le générique de fin.

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26 avril 2014

Tom à la ferme, de Xavier Dolan (Québec, 2013)

tom alaferme

Vendredi 25 avril, MK2 Beaubourg.

Revoir la lumière du jour à la sortie de salle me fut très réconfortant, après avoir visionné ce beau film sombre et oppressant ! Xavier Dolan interprète à merveille le personnage frémissant de Tom, jeune citadin vivant à Montréal, qui se rend aux funérailles de son amant au fin fond de la campagne québécoise. Terrorisé par Francis (interprété par l'impressionnant Pierre-Yves Cardinal), le frère de son amant défunt, effrayant de violence à l'état brut, qui finit par le retenir en otage dans la ferme où il vit seul avec sa mère, Tom est contraint au mensonge auprès de celle-ci sur la vraie nature de la relation qu'il entretenait avec son fils. Francis est un personnage insoutenable mais ambigu. On soupçonne que la violence qu'il exerce sur autrui n'est sans doute qu'une conséquence de celle qu'il a reçue, au moins de sa mère qui continue d'avoir à son égard la main très leste, tandis que l'on devine l'adoration qu'elle éprouvait pour le plus jeune frère décédé. A noter la très belle intro (l'allocution funéraire que prépare Tom, puis "les moulins de mon coeur" de Michel Legrand, interprétée a capella par Kathleen Fortin...), qui reflète l'amour profond et la souffrance du jeune homme, avant que s'instaure un climat très angoissant. Le film m'a souvent fait pensé à du très bon Hitchcock. Longs plans très paisibles, soulignés par une musique de fond insidieusement, sourdement inquiétante. L'angoisse monte infailliblement. Violence qui éclate avec de gros plans serrés sur les visages. Sensation d'oppression garantie. Chaque cadrage fait mouche et joue avec les nerfs du spectateur. Une réussite. 

24 avril 2014

Dans la cour, de Pierre Salvadori (2014, France)

dans la cour

Mercredi 23 avril, MK2 Odéon.

Une nouvelle incartade dans l'univers doux-amer des films de Pierre Salvadori ne peut pas se rater. Encore une fois il ne déçoit pas, je retrouve ses personnages décalés qu'il sait rendre si attachants, interprétés cette fois par l'excellentissime Catherine Deneuve et Gustave Kervern dans les rôles principaux de Mathilde (fraîche retraitée dont le cerveau s'effiloche) et d'Antoine (un musicien dépressif qui renonce à la scène musicale et devient gardien d'immeuble dans le 19e arrondissement de Paris, où vit Mathilde). Dans cette cour d'immeuble qui prête son nom au titre du film, se croisent les habitants ou les voisins, une galerie de personnages pittoresques, attendrissants ou inquiétants. On rit beaucoup, les dialogues et les situations doucement farfelues s'y prêtent, mais on est aussi vite gagné par la gravité. Le contexte où certains tentent de surnager n'est franchement pas rose et reflète la réalité d'une vraie détresse humaine. Un grand bravo à Pierre Salvadori pour nous dépeindre encore avec tant de justesse et de tendresse les doux fêlés de la vie.

20 avril 2014

Real, de Kiyoshi Kurosawa (Japon, 2013)

real

Vendredi 18 avril, MK2 Hautefeuille.

Après le magnifique Shokuzai découvert l'an dernier, je ne pouvais pas manquer le dernier film de Kiyoshi Kurasawa. Cette fois-ci, il met en scène un jeune couple dont l'épouse, dessinatrice de mangas, se retrouve dans le coma après une tentative de suicide. Or, une nouvelle technologie médicale permet de pouvoir entrer en contact mental avec le malade, ce qui est proposé au mari, afin qu'il puisse communiquer avec son épouse, l'inciter à comprendre les raisons de son acte et s'éveiller. Elégance absolue de la couleur, des scènes, du jeu d'acteurs, je ne peux en dire plus sans trahir l'histoire qui réserve des volte-faces inattendues. Une vraie séance de cinéma qui ne mêle pas seulement le rêve à la réalité. 

20 avril 2014

Pelo Malo, de Mariana Rondon (2013, Venezuela)

pelomalo

Mardi 8 avril, Reflet Médicis.

Junior, petit garçon de 9 ans qui vit avec sa mère et son petit frère de 1 an dans l'immense barre d'immeuble d'un quartier populaire de Caracas, est le personnage principal de ce film. Cherchant à vivre ses rêves d'enfant, lisser ses cheveux frisés pour devenir chanteur de rock et susciter l'affection d'une mère étrangement froide et distante à son égard, il ne fait que provoquer une hostilité plus brutale encore. On ignore les circonstances dans lesquelles son père est décédé, dans un environnement que l'on devine violent et intolérant. Etait-il gay ? Est-ce la raison pour laquelle sa mère le traîne à plusieurs reprises chez le médecin, inquiète de son identité sexuelle ? Il n'y a guère que sa fantaisiste grand-mère qui le comprenne et l'encourage, protégeant ce temps d'enfance, consciente que son obsession capillaire l'éloigne, pour un temps au moins, des dangers de la rue. Parmi toutes les injustices et les difficultés dans lesquelles les personnages doivent se débattre pour survivre quotidiennement, l'absence d'affection dont souffre Junior auprès de sa mère est la plus révoltante et rend ce film particulièrement poignant.

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7 avril 2014

Dallas Buyers Club, de Jean-Marc Vallée (USA, 2013)

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Vendredi 4 avril, UGC Ciné Cité Les Halles.

Ron Woodroof (Matthew McConaughey) est un fan de rodéo texan, macho et homophobe qui se découvre atteint par le virus du SIDA. L'action se déroule en 1985. Le film nous renvoie donc 30 ans en arrière, dans les préjugés qui entouraient alors cette nouvelle maladie : une maladie qui ne touchait que les homosexuels, et transmissible par le toucher ou la salive. C'est un de ses mérites de nous rappeler ces conditions, ainsi que la quasi inexistence des soins. La très bonne performance de Matthew McConaughey, tellement amaigri par ailleurs qu'il en est méconnaissable dans de nombreuses scènes, est à souligner. Face à lui, les autres comédiens sont bien palots. Le combat de cet homme déterminé qui permet à toute une communauté d'accéder à des soins, en se procurant des médicaments non homologués au Mexique ou au Japon, pour se soigner envers et contre tout est une découverte intéressante, et son ouverture progressive à plus de tolérance et d'humanité vis-à-vis des homosexuels est bien représentée. Bref, le film n'est pas mal mais ne m'a pas enthousiasmée plus que ça, bien que l'acteur principal crève l'écran, comme à son habitude.

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