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Mora Venise au cinéma
31 janvier 2015

A most violent year, de J.C. Chandor (USA, 2014)

392119Mardi 27 janvier 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Salle toujours comble un mois après la sortie, pour ce film qu'effectivement on ne peut que conseiller après l'avoir vu.

Oscar Isaac incarne un chef d'entreprise issu de l'immigration, qui se lance à New York dans la distribution de fuel domestique. Parfaitement intègre, il est toutefois assailli d'un côté par le fisc qui le harcèle pour des malversations supposées et de l'autre côté par un commanditaire inconnu qui agresse ses employés et lui dérobe ses camions. Le film déroule un mécanisme de destruction implacable qui pourrait anéantir ce petit patron trop honnête et ambitieux, qui réunit trop de talents en lui seul et laisse présager trop de réussite, au coeur d'une ville où l'intimidation et la corruption semblent constituer un sésame incontournable pour qui veut se lancer durablement dans les "affaires". L'action se déroule en 1981, année où furent recensés le plus grand nombre d'actes de violence et de délinquance à New York. Le film fort heureusement n'est pas une succession d'actes violents, le titre rappelle simplement un contexte historique. Le tout est impeccable, avec un fort bon suspens et d'excellents retournements de situation.

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25 janvier 2015

Discount, de Louis-Julien Petit (France, 2014)

discountSamedi 24 janvier 2015, UGC Danton.

Comédie sociale qui prend par moments des accents de thriller, Discount confronte la pauvreté de toute une population - petits salariés et familles largement issues de l'immigration mais pas seulement -, agglomérée aux abords de la grande périphérie lilloise, à l'utopie solidaire qui peut lier toutes les générations dans un acte de résistance collectif aux lois du profit, qu'incarne en l'occurrence une grande chaîne de distribution "discount". C'est donc à la fois drôle et désespéré. Drôle en raison des caractères des personnages principaux, les employés d'un magasin "discount", et de l'action qu'ils entreprennent naïvement pour contrer les nouvelles directives de leur gérante (je retrouve avec plaisir Zabou Breitman dans ce rôle) qui s'apprête à procéder à plusieurs licenciements économiques pour installer des caisses automatiques. Désespéré parce qu'il s'agit bien d'une improbable utopie que cette création d'une épicerie solidaire, à partir d'articles détournés massivement, revendus à prix cassés auprès de toutes les franges appauvries d'une société industrielle et commerciale en plein déclin, qui ne parvient à conforter sa position sur le marché qu'en appliquant des principes de gestion inhumains, mais qui font loi. C'est donc un sentiment très fort de désillusion qui m'a envahie à la fin de la séance.

24 janvier 2015

Foxcatcher, de Bennett Miller (USA, 2014)

foxcatcherVendredi 23 janvier 2015, UGC Rotonde.

Un excellent film qui brasse plusieurs thèmes et qui relève de cette catégorie de longs métrages que l'on peut voir et revoir sans se lasser. La relation entre frères, la recherche du père, le dépassement de soi ou la chute, la confrontation de deux sociétés et la relation cruelle qui s'instaure dans un rapport de domination feutré, l'enfance bousculée et ses possibles conséquences, la solitude des grands champions que la société est aussi rapide à aduler qu'à oublier... C'est donc un film très riche, magnifiquement interprété de surcroît - par Channing Tatum en champion mutique et immature, Mark Ruffalo en frère protecteur et aimant prêt à accepter tous les coups et Steve Carell en milliardaire névrosé qui s'achète indifféremment un homme, un hélicoptère ou un char d'assaut comme autant de jouets qu'il manipule à loisir - qui me permet d'achever (bientôt) le mois de janvier en beauté.

18 janvier 2015

Pasolini, d'Abel Ferrara (France, Italie, Belgique, 2014)

pasoliniVendredi 16 janvier 2015, Reflet Médicis.

Restée sur ma faim après Le scandale Paradjanov, je persévère malencontreusement avec ce Pasolini d'Abel Ferrara, que j'avais pourtant hâte de découvrir après la très belle bande-annonce entraperçue mi-décembre. Willem Dafoe campe un Pasolini élégant, convaincant, photogénique, et il faut reconnaître à Abel Ferrara le mérite d'avoir respecté le caractère politique de l'écrivain et du poète, aspect primordial de ce personnage engagé, car on ne peut pas toujours en dire autant de tous les biopics. La bonne surprise aussi est de retrouver les traits de Ninetto Davoli, sous un beau casque neigeux, sa faconde joyeuse et ses yeux d'illuminé qui s'inséraient si parfaitement dans l'univers de Pasolini, mais qui ici semblent en étrange décalage. Car l'ensemble n'est pas à la hauteur, on dirait du sous-Pasolini. Quel dommage de réaliser un film médiocre pour un si grand metteur en scène ! Le Scandale a au moins le mérite de la fantaisie et d'une plus grande humilité face à son sujet...

18 janvier 2015

Le scandale Paradjanov, de Serge Avédikian et Olena Fétisova (Ukraine, France et Géorgie, 2014)

scandale paradjanovMardi 13 janvier 2015, Espace Saint-Michel.

Serge Avédikian filme et interprète (bien) Serguei Paradjanov pendant les trente dernières années de sa vie, après le scandale suscité par Les chevaux de feu à sa sortie. Nous suivons l'errance mentale et géographique d'un artiste maudit, entre ses années d'enfermement et d'exil. Il est dommage que le tout soit un peu confus pour qui ne connaît pas les grandes lignes de la biographie de Paradjanov, ce qui est mon cas. Je découvre un homme excentrique avec un besoin de création illimité, condamné à ne plus pouvoir filmer, et qui se consacre donc à récupérer des matériaux hétéroclites pour réaliser des collages et des assemblages baroques et poétiques. Mais cela correspond-il vraiment à la réalité ? Je suis restée sur ma faim en dépit des fascinants extraits de ses réalisations, qui parsèment l'ensemble de ce long métrage inabouti.

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18 janvier 2015

Mon amie Victoria, de Jean-Paul Civeyrac (France, 2014)

mon amie victoriaLundi 12 janvier 2015, MK2 Hautefeuille.

D'après un roman de Doris Lessing, mais transplanté à Paris, des années 80 à nos jours. C'est la confrontation éblouie de Victoria, petite fille noire, douce et orpheline, pas très douée à l'école - qui cumulerait donc les handicaps pour se frayer son chemin dans la vie - au milieu familial artiste et bourgeois, mais conformiste dans des prises de position politiquement correctes, d'un petit camarade de classe. Elle grandit en conservant une fascination distante pour ce milieu, jusqu'au jour où elle a la possibilité de renouer brièvement avec lui.

Un fort joli film, qui photographie avec une pudeur aimante ses comédiens, une douceur pleine de délicatesse et de mutisme, un peu à l'image du personnage principal. Ce n'est pas si courant de voir des comédiens filmés presque amoureusement et cela rend Mon amie Victoria très attachant. Un peu long parfois, un peu lent, mais c'est sans doute pour mieux épouser le rythme réel de la vie qui s'écoule parfois avec tant d'impuissance, d'hésitation et de silence.

18 janvier 2015

Hard day, de Kim Seong-hun (2014, Corée)

hard daySamedi 10 janvier 2015, MK2 0déon.

Cette plongée dans le milieu corrompu de la police (un sujet récurrent dans les films sud-coréens) est menée tambour battant, et nous entraîne à la suite des mésaventures d'un flic véreux qui accumule les déveines, le jour de l'enterrement de sa mère. Découpé comme une bande dessinée, parfaitement réalisé, le film enchaîne les situations improbables et cocasses. La mise en scène est réjouissante... même si au bout d'un certain temps ce rythme trépidant finirait presque par lasser un peu, car on voudrait trouver le temps de respirer ! Mais le tout est rondement mené et les acteurs efficaces. Divertissant.

13 janvier 2015

Les règles du jeu, de Claudine Bories et Patrice Chagnard (2015, France)

les règles du jeuMercredi 7 janvier 2015, Reflet Médicis.

Ce documentaire nous propose de suivre le parcours d'insertion professionnelle de cinq jeunes âgés de 19 à 20 ans, coachés par une société spécialisée, à Roubaix. Pas ou peu diplômés, on les devine déjà sur une voie de désocialisation et ils doivent apprendre à intégrer les codes de l'entretien d'embauche, de la présentation, de l'expression orale, épaulés par des professionnels du "retour à l'emploi" bienveillants et attentifs, mais qui relèvent d'un tout autre niveau social. C'est la confrontation de deux univers bien distincts et la réalité d'une société qui finalement marginalise les individus tout en faisant tout son possible pour les rendre "acceptables" aux patrons, parfois dans des demandes qui frisent l'absurdité. Poignant et déprimant.

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