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Mora Venise au cinéma

14 septembre 2014

Eva, de Joseph Losey (1962, franco-italien)

eva

Mardi 9 septembre, Le Champo.

Entièrement tourné à Venise en hiver, sur une musique de Michel Legrand et avec Jeanne Moreau dans le rôle-titre de la femme fatale, le film avait tout pour mobiliser mon intérêt. Une grande déception au bout du compte, j'ai eu l'impression d'être piégée face à un navet, plutôt dur à avaler. Le seul intérêt du film, c'est Jeanne Moreau. Pour le reste, on frise le ridicule dans les dialogues et les situations. J'ai soupiré souvent d'impatience et ai même ri nerveusement par moments. Mauvais, mauvais, malgré un scénario intéressant où il est de nouveau question d'une relation amoureuse destructrice, qui s'orchestre autour de la domination qu'exerce Jeanne Moreau sur le personnage incarné par Stanley Baker, un écrivain à succès qui se double d'un homme peu recommandable. On se demande d'ailleurs comment on peut lui trouver du charme tellement il est imbuvable. Très démodé.

Il vaut mieux voir et revoir La baie des anges, que Jacques Demy tourna un an plus tard avec la même Jeanne Moreau, où l'on retrouve quelques scènes et situations similaires, et qui est resté passionnant et d'une totale fraîcheur.

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6 septembre 2014

Les combattants, de Thomas Cailley (2014, France)

les_combattants

Samedi 6 septembre, UGC Montparnasse.

Un film sympathique, bien servi par des jeunes acteurs rayonnants (Adèle Haenel en tête) qui en assurent toute la saveur. Ce n'est cependant pas ce que j'ai vu de plus original ces derniers mois, sur ce plan c'est plutôt Xenia, ce génial film grec qui arrive en tête et qui n'est pas près d'être détrôné. On passe un bon moment malgré tout.

6 septembre 2014

The Servant, de Joseph Losey (1963, Grande-Bretagne)

the_servant

Mercredi 3 septembre, Reflet Médicis.

Ce film splendide a dû faire l'effet d'une bombe lors de sa sortie et n'a rien perdu de sa puissance. Des acteurs extraordinaires, Dirk Bogarde, James Fox, Sarah Miles et Wendy Craig s'étreignent et s'étripent, jetant à terre et piétinant l'ordre social et toutes les convenances morales et sexuelles qui prévalaient encore dans la société ordonnée - en apparence ordonnée - de l'Angleterre du tout début des années 60. Son audace et la violence des rapports de force entre les protagonistes va crescendo, entraînant le spectateur dans une spirale qui le laisse quasiment nauséeux à la fin de la séance. Est-il besoin de rappeler l'histoire ? Un jeune aristocrate, interprété par James Fox, recrute un domestique à la perfection stylée, Dirk Bogarde, qui finit par le dominer après avoir réussi à se rendre indispensable. C'est la mort annoncée du vieux monde, la description de l'agonie d'une vieille société.

30 août 2014

Céline et Julie vont en bateau, de Jacques Rivette (France, 1974)

céline et julie

Samedi 30 août, la Filmothèque-Quartier Latin.

Une curiosité qui m'a ennuyée, j'avais pourtant hâte de voir ce film depuis des décennies ! Les 3h1/4 de projection m'ont paru bien longues, même s'il y a parfois des scènes cocasses. Le film vaut pour son côté expérimental, et pour découvrir Dominique Labourier, Juliet Berto, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Schroeder... dans les rôles principaux, improviser tout au long d'un film mis en scène et scénarisé de façon communautaire. C'est un document sociologique presque, sur une certaine façon de tourner un film au début des années 70, sur l'optimisme et le vent de liberté qui prévalaient alors dans les esprits. Mais cela a beaucoup vieilli dans la forme.

30 août 2014

Sils Maria, d'Olivier Assayas (France, 2014)

sils maria

Vendredi 29 août, UGC Ciné Cité Les Halles.

Il m'a été difficile d'entrer dans le film pendant la première partie, l'action et les situations, les dialogues me paraissant figés et pesants, un peu à l'image des montagnes qui enserrent le lieu de l'action, dans les Alpes suisses, autour du village de Sils Maria. Je ne retrouvais pas le rythme que j'avais tant apprécié dans certains de ses précédents films, Clean, Carlos et Après mai et commençais à m'ennuyer passablement, malgré la belle présence de Juliette Binoche. Fort heureusement, à partir du moment où le personnage qu'elle incarne (une actrice renommée qui accepte de rejouer dans une pièce qui la lança 20 ans auparavant, mais cette fois-ci dans le rôle de l'actrice vieillissante et non plus celui de la jeune première) se retrouve aux prises avec des questions existentielles cruelles, au travers de ce rôle qui la confronte à sa réalité de femme et d'actrice, vieille désormais, je me suis sentie happée par les personnages. Un très beau rôle pour Juliette Binoche qui l'interprète avec une justesse et une intelligence sidérantes. Un très beau film au final dont je suis sortie très remuée. Une très belle description du milieu du cinéma et de la condition d'acteur.

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30 août 2014

Maestro, de Léa Fazer (France, 2013)

maestro

Mercredi 27 août, MK2 Hautefeuille.

Un film parfait pour mon retour vers les salles obscures après un mois de vacances. Dédié à Eric Rohmer et à Jocelyn Quivrin tous les deux décédés à quelques mois d'intervalle en 2010 et 2009, ce film met en scène leur rencontre pendant le tournage des "Amours d'Astrée et de Céladon" : un jeune acteur qui rêve de cinéma d'action populaire se retrouve catapulté en plein cinéma d'auteur. Le décalage des personnages rend les situations comiques mais aussi émouvantes. Michael Lonsdale et Pio Marmai incarnent deux générations qui a priori sont complètement étrangères l'une à l'autre mais qui sauront se découvrir et s'apprécier pendant des instants d'arrêt où explosent les saveurs de la vie : sensualité de la rencontre amoureuse ou celle ressentie face à un paysage dans une lumière de fin d'été. Apaisant, heureux et poétique.

26 juillet 2014

Comrades, de Bill Douglas (Grande-Bretagne, 1986)

comrades

Vendredi 25 juillet, MK2 Hautefeuille.

Après un Jimmy's Hall en demi-teinte, je retrouve la puissance du cinéma britannique des années 80. Comrades est le dernier film tourné en 1986 par Bill Douglas, qui meurt prématurément cinq ans plus tard.

C'est une plongée dans le quotidien âpre de la petite paysannerie du Dorset, en 1834, lorsque quelques laboureurs osent revendiquer une timide hausse de salaire auprès du propriétaire terrien, puis dans le bagne du désert et du bush australiens, après qu'ils aient été condamnés à la déportation. Les conditions de travail, les outils agricoles et l'habitat de cette paysannerie n'ont guère changé depuis le Moyen-Age, tout comme la faim et la misère. Reste la joie universelle procurée par la danse, le chant ou le spectacle qu'offrent pour quelques shillings les artistes itinérants : montreur d'images lumineuses, danseur et violoneux. Bien que le film relève d'un autre registre, les personnages et les décors sont aussi bien filmés que dans les Contes de Canterbury, auxquels j'ai souvent pensé à cause des lieux du tournage, la beauté paisible et fraîche de la campagne anglaise qui s'oppose à l'extrême dureté des conditions de vie des petits paysans. Dans la seconde partie du film, lorsque les déportés se retrouvent à construire une route traversant le désert, nous ressentons toute la brûlure du soleil et l'épuisement de leurs corps. Cette fois, certaines scènes m'ont fait penser à Twelve years a slave, mais Comrades m'a paru plus puissant encore, car dénué de tout artifice esthétisant. C'est un cinéma épuré et direct, dont les plans serrés conduisent le spectateur à partager la vie et les émotions des personnages. Attestant d'un profond amour de ceux qu'il filme, les humbles et les errants, Bill Douglas était un cinéaste de convictions, un révolté avec une sensibilité à fleur de peau déterminé à dénoncer toutes les injustices, décidément aussi puissant qu'un maître tel que Pasolini. 

22 juillet 2014

Jimmy's Hall, de Ken Loach (Royaume-Uni, 2014)

jimmy's hall

Mardi 22 juillet, MK2 Hautefeuille.

Dans sa dernière réalisation pour le cinéma, Ken Loach nous transporte dans l'Irlande rurale de 1932 et nous raconte un épisode de la vie de Jimmy Gralton qui, de retour des Etats-Unis après 10 ans d'absence, rouvre un foyer où la population peut danser et s'ouvrir à divers apprentissages manuels et culturels, suscitant l'ire du clergé et d'une faction ultraconservatrice locale. Il sera contraint à l'exil définitf par les autorités et achèvera sa vie à New York.

Le propos du film est généreux, on retrouve tous les thèmes chers à Ken Loach, et ces événements peuvent malheureusement être encore transplantés à l'époque actuelle, l'intolérance et le fanatisme religieux étant sans âge, mais l'ensemble est sans surprise et manque de densité, hormis une très belle scène de danse silencieuse entre Jimmy et son amie Oonagh. On est bien loin de la qualité du Vent se lève, It's a free world ou encore La part des anges, pour ne citer que les derniers fims les plus marquants du réalisateur. Sympathique toutefois.

20 juillet 2014

Qu'il est étrange de s'appeler Federico, d'Ettore Scola (Italie, 2013)

quil est étrange de s'appeler

Samedi 19 juillet, Le Nouveau Latina.

En hommage à son ami décédé il y a 20 ans, Ettote Scola entreprend une narration très personnelle de l'amitié profonde qu'il continue de vivre, au delà de la mort, avec Federico Fellini. Le film en devient très émouvant, passée une première partie un peu hermétique, si l'on ne maîtrise pas couramment l'italien (de nombreux gags semblent reposer sur des jeux de mots et de sonorités propres à la langue) et si l'on ne retrouve pas les références aux films de l'un et de l'autre, de leurs rencontres, qui semblent émailler ce récit. Le film a été tourné intégralement dans le studio 5 de Cinecittà, que réservait Fellini pour ses tournages, et donne droit à quelques beaux morceaux de mises en scène. Pour pleinement savourer ce film, il vaudrait mieux, me semble-t-il, bien connaître auparavant leurs parcours respectifs et les grands épisodes de leur amitié, sinon c'est parfois un peu confus. Cependant, parsemé d'extraits qui rappellent la mise en scène grandiose et éblouissante du Maestro, dont on prend la pleine mesure sur grand écran, il a le mérite de donner envie de revoir tous les films de Fellini au cinéma. 

20 juillet 2014

La vieille dame indigne, de René Allio (France, 1964)

vieille dame indigne

Vendredi 18 juillet, Espace Saint-Michel.

Je ne pensais pas que cette sensation de pur bonheur, ressentie après la projection de Rude journée pour la reine, se renouvellerait à l'identique, et pourtant si. Le cinéma de René Allio est vraiment magique. Cette fois, je suis transportée à Marseille, alors que la ville est en plein chantier de construction, agrandissement du port, édification de grandes barres d'immeubles... Encore une fois, un précieux témoignage sur une époque. L'actrice Sylvie interprète la vieille dame qui, devenue veuve au terme de 60 années de mariage et de dévouement familial, entreprend de découvrir la ville et de s'offrir de menus plaisirs de la vie : une promenade en calèche, des glaces, le cinéma, une voiture..., suscitant l'inquiétude de ses enfants scandalisés. Un hymne à la liberté très réjouissant.

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