Mon amie Victoria, de Jean-Paul Civeyrac (France, 2014)
Lundi 12 janvier 2015, MK2 Hautefeuille.
D'après un roman de Doris Lessing, mais transplanté à Paris, des années 80 à nos jours. C'est la confrontation éblouie de Victoria, petite fille noire, douce et orpheline, pas très douée à l'école - qui cumulerait donc les handicaps pour se frayer son chemin dans la vie - au milieu familial artiste et bourgeois, mais conformiste dans des prises de position politiquement correctes, d'un petit camarade de classe. Elle grandit en conservant une fascination distante pour ce milieu, jusqu'au jour où elle a la possibilité de renouer brièvement avec lui.
Un fort joli film, qui photographie avec une pudeur aimante ses comédiens, une douceur pleine de délicatesse et de mutisme, un peu à l'image du personnage principal. Ce n'est pas si courant de voir des comédiens filmés presque amoureusement et cela rend Mon amie Victoria très attachant. Un peu long parfois, un peu lent, mais c'est sans doute pour mieux épouser le rythme réel de la vie qui s'écoule parfois avec tant d'impuissance, d'hésitation et de silence.