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Mora Venise au cinéma

21 janvier 2016

Béliers, de Grímur Hákonarson (Islande, 2015)

beliersLundi 18 janvier 2016, le Reflet Médicis.

Ce film a remporté lors du dernier festival de Cannes le premier prix de la section "Un certain regard", qui distingue les longs métrages insolites et originaux. L'action se déroule dans les montagnes islandaises, là où l'on compte au moins 500 fois plus de moutons au km2 que d'êtres humains. Dans cet univers aride quasiment désertique, tout repose sur l’élevage du mouton qui assure le seul moyen de subsistance d’une toute petite communauté d’éleveurs et aussi les échanges affectifs pour les célibataires taiseux (les effusions sont rares et réservées en priorité aux animaux). Deux frères y dirigent chacun leur bergerie dans des fermes mitoyennes et ils ne se sont pas adressé la parole depuis 40 ans, jusqu'à ce que la tremblante du mouton fasse son apparition dans les troupeaux et modifie le fragile équilibre de chacun. Insolite et original, ce film l’est assurément, qui alterne les situations tendrement cocasses mais aussi bouleversantes.

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20 janvier 2016

Carol, de Todd Haynes (USA, 2015)

carolSamedi 16 janvier 2016, Saint-Germain-des-Prés.

Le monde américain de ce début des années 50 que Todd Haynes met en scène, baigne dans une esthétique ronde : qu'il s'agisse de l'intérieur des appartements ou des voitures, le design des décors et des objets se fait l'écho des formes et de la souplesse d’un corps féminin. La rondeur n'est pourtant que visuelle dans cet univers qui se situe lui aussi bien "loin du paradis", pour reprendre le titre d’un précédent film de l’auteur, pour tout individu dont les aspirations se situeraient en dehors des conventions sociales : ici, deux femmes qui se découvrent une attirance amoureuse réciproque. Toutes deux sont en conflit, ouvertement ou de façon larvée, avec leur environnement immédiat. L'une, une femme mariée qui ne parvient plus à se soumettre au rôle traditionnel qui lui est prescrit ; l'autre, plus jeune, qui entre dans la vie active et ressent aussitôt l'étroitesse d'un cadre professionnel qui l'enserre jusqu'à l'étouffement. Toutes deux ont conscience qu’il leur faut sortir de la place qui leur est assignée par une morale répressive qui définit, selon le sexe ou les origines sociales, le rôle à tenir dans la société. Même si les récalcitrants peuvent être facilement broyés, se risquer à franchir les limites autorisées pour être authentiquement soi est une question de dignité et de survie. Rooney Mara, dans le rôle de la plus jeune femme, a remporté le prix d’interprétation féminine à Cannes en 2015, et Cate Blanchett, sa partenaire, crève l'écran à chaque scène, d'une expressivité incroyable en dépit d'un visage rendu volontairement figé par le masque de son maquillage. Voici donc un excellent film, à l’esthétique tout à la fois sobre et sophistiquée, porté par deux excellentes comédiennes, qui décrit parfaitement le cheminement de deux personnages lucides et courageux.

 

 

20 janvier 2016

Janis, d'Amy Berg (USA, 2015)

janisSamedi 9 janvier 2016, le Cinéma du Panthéon.

Ce documentaire consacré à Janis Joplin permet de reconstier le parcours de cette chanteuse hors norme avec les témoignages des personnes, famille et amis, qui ont partagé sa vie ou l'ont simplement croisée. Quelques documents télévisés et photos agrémentent l'ensemble et redonnent vie à cette artiste tout en permettant de mieux la comprendre. Il est toujours émouvant de revoir les images d'une personnalité si attachante trop tôt disparue mais l'ensemble cependant ne permet pas d'apprendre grand'chose pour qui connaît déjà les grandes lignes biographiques et est même très soft par rapport à la réalité de la scène musicale de San Francisco durant les sixties.

20 janvier 2016

Au-delà des montagnes, de Jia Zhang-ke (Chine, 2015)

audela des montagnesSamedi 2 janvier 2016, MK2 Beaubourg.

Tout aussi sombre que A touch of sin sorti l'an passé mais avec une violence moins primaire, bien que ce soit l'extrême violence - mais diffuse - de l'acculturation qui est ici décrite sur deux décennies dans une Chine contemporaine ouverte à la mondialisation. Tout est brisé chez les personnages, les relations amoureuses, familiales, le rapport à la langue et aux traditions. Profondément mélancolique et désespéré.

17 janvier 2016

Le grand partage, d'Alexandra Leclère (France, 2015)

le grand partageVendredi 1er janvier 2016, UGC Opéra.

Une excellente comédie menée tambour battant sous les traits de la politique-fiction. Un gouvernement socialiste vient de voter une loi contraignant les particuliers à partager leur appartement, s'ils bénéficient de plus de 50 m2 habitables par personne, avec des travailleurs pauvres. Nous voici catapultés dans le quotidien bouleversé de Parisiens résidents d'un immeuble haussmanien du 5e arrondissement. Toutes les facettes qui composent notre société donnent lieu à tous les clichés et tous nos propres travers et contradictions sont savoureusement étalés. Les acteurs (Karin Viard, Didier Bourdon, Patrick Chesnais, Josiane Balasko...) s'en donnent à coeur joie dans ce torrent de situations cocasses et de rebondissements, et le spectateur aussi.

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30 décembre 2015

L'étreinte du serpent, de Ciro Guerra (Venezuela, Colombie et Argentine, 2015)

étreinte du serpentMardi 29 décembre 2015, MK2 Beaubourg.

Comparé par la critique à Fitzcarraldo, Apocalypse now et Tabou, ce film est bien meilleur que les trois réunis. Bien plus hypnotique, tout en dénonçant les cruautés de la colonisation, l'absurdité ou la folie des hommes avides de prestige, il nous entraîne dans les méandres sinueux de l'Amazonie à la suite du chaman Karamakate, dernier survivant de sa tribu, qui part à la recherche d'une plante sacrée, la yakruna, à la demande de deux explorateurs qu'il rencontre à 50 ans d'intervalle. Le film s'apparenterait plutôt par sa capacité d'envoûtement à La forêt d'émeraude. Moins spectaculaire et plus subtil cependant, il mêle habilement le récit d'aventure à une invitation à se dépouiller pour se fondre dans l'essence sacrée qui lie chaque élément de la création, en dépassant les frontières du temps et de l'espace.

30 décembre 2015

Pauline s'arrache, d'Emilie Brisavoine (France, 2015)

pauline s'arracheSamedi 26 décembre 2015, MK2 Hautefeuille.

Mal ficelé en dépit de personnages attachants qui valent à ce documentaire quelques bons instants, sinon ce serait un vide abyssal. Pauline n'arrache pas grand'chose, quant au spectateur, il doit vraiment lutter pour ne pas s'arracher de son fauteuil au bout de 5 minutes...

30 décembre 2015

L'hermine, de Christian Vincent (France, 2015)

lhermineMercredi 23 décembre 2015, UGC Rotonde.

Président de cour d'assises à Saint-Omer, Fabrice Lucchini campe un personnage au premier abord peu avenant mais qui vibre d'une forte sentimentalité. Il ne faut pas se fier aux apparences ni aux réputations surfaites, scande ce film très sympathique tout au long du récit. La mise en scène, conventionnelle, est toutefois soignée sans jamais sombrer dans la banalité et invite à dépasser les apparences d'un théâtre social, où chacun joue le rôle qui lui est imparti tout en ayant à se défendre de ce dont on l'accuse trop vite, bien au delà des frontières d'une cour de justice. Le tout servi par d'excellents comédiens.

30 décembre 2015

La trilogie d'Apu, de Satayajit Ray (Inde, 1955-1959)

trilogie d'apuSamedi 12, lundi 14 et samedi 19 décembre 2015, la Filmothèque du Quartier Latin.

Heureusement qu'il y a de grands classiques pour consoler des soupes ternes qui sont sorties sur les écrans cet automne...

Les trois films qui constituent la Trilogie d'Apu sont progressivement de plus en plus splendides : Pather Panjali (La complainte du sentier), Aparajito (L'invaincu) et Le monde d'Apu retracent en trois volets l'itinéraire d'un enfant dans l'Inde du début du 20e siècle jusqu'à sa vie d'adulte. Pather Panjali est assez conventionnel mais le dépouillement qui s'ébauche dans Aparajito explose dans le Monde d'Apu, laissant le spectateur perpétuellement sidéré devant la grâce des images. Un cinéma miraculeux qui exprime à chaque plan tous les sentiments qui jalonnent une vie humaine, de la joie la plus profonde à la plus intense des détresses.

30 décembre 2015

Mia Madre, de Nanni Moretti (Italie, 2015)

mia madreSamedi 5 décembre 2015, MK2 Odéon.

Très quelconque, une mise en scène atone, à l'image de Margherita Buy qui interprète une réalisatrice très occupée entre les plateaux de tournage et les visites à sa mère âgée, hospitalisée en soins intensifs. Tout ceci devrait être fort émouvant, et bien non. D'autre part, on fait le grand écart pour voir John Turturro cabotiner à souhait en incarnant un acteur américain cabot. Ce n'est même pas drôle. Finalement, ce film me fait l'effet d'un ratage complet.

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