Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Mora Venise au cinéma

17 mai 2015

La tribu des fourmis, de Huilong Yang (Chine, 2013)

tribu des fourmisMercredi 13 mai 2015, Espace Saint-Michel.

L'envers du miracle économique chinois, à travers les désillusions de trois jeunes diplômés, dans une banlieue déshéritée de Pékin. "La tribu des fourmis" est en fait le surnom donné à la génération des 20-30 ans, confrontés à la réalité du monde du travail, qui ne trouvent pas d'emploi à la hauteur de leurs compétences et sont souvent obligés de survivre misérablement d'un petit boulot à un autre. Un film intéressant, tourné comme un documentaire dans les ruelles et les masures de Tang Jia Ling, voué depuis à la destruction.

Publicité
Publicité
6 mai 2015

Caprice, d'Emmanuel Mouret (France, 2015)

capriceLundi 4 mai 2015, MK2 Odéon.

Je retiens surtout la belle présence d'Anaïs Demoustier dans ce nouveau film d'Emmanuel Mouret qui ne tient pas tout à fait ses promesses. Pas franchement original, des gags mous qui tombent surtout à plat et un ensemble peu convaincant, l'ensemble m'a plongée rapidement dans une sorte de léthargie. Le film a toutefois le mérite d'être dénué de toute prétention et d'exprimer avec honnêteté les faux-semblants des relations amoureuses chez les adultes "d'âge mûr", en opposition à la sincérité candide des plus jeunes. Ce chapitre sur la désillusion et la perte de l'innocence aurait mérité une mise en scène plus précise et plus alerte.

3 mai 2015

Leopardi, de Mario Martone (Italie, 2014)

leopardiVendredi 1er mai 2015, Etoile Saint-Germain-des-Prés.

La première chose que je retiens de ce Leopardi est l'excellente bande musicale, toujours inattendue et surprenante de modernité, sans qu'elle ne heurte le classicisme de l'image. C'est un mariage audacieux mais parfaitement réussi. Il s'agit donc de retenir le nom du compositeur : Sascha Ring. Pour le reste, c'est un film qui respire la beauté des intérieurs et des vues italiennes, qui transporte avec réussite le spectateur dans l'époque romantique, mais qui m'a laissé une impression, après la séance, d'un manque de saveur, d'une absence de relief, comme un ouvrage conçu avec soin par un élève consciencieux et appliqué. Malgré un réel plaisir visuel (et auditif !), et une première heure qui capte réellement l'intérêt du spectateur, l'ensemble est bien trop long et souffre de l'étirement inutile de certaines scènes, surtout durant la seconde partie, après que le poète ait quitté l'environnement familial carcéral édifié par un père trop aimant, exclusif et dévorant. Il semble que la critique a souvent rattaché Mario Martone à Visconti à travers cette réalisation. Ce film, bien que très soigné et plutôt agréable, n'en possède ni la puissance ni l'ampleur.

2 mai 2015

Le labyrinthe du silence, de Giulio Ricciarelli (Allemagne, 2014)

labyrinthe du silenceJeudi 30 avril 2015, UGC Ciné Cité Les Halles.

Le film nous introduit en Allemagne, à Francfort en 1958, soit peu de temps après la guerre, lorsqu'un jeune procureur allemand se retrouve enquêter sur les crimes commis à Auschwitz. Il nous dévoile une réalité qui paraît aujourd'hui sidérante puisque le nom d'Auschwitz n'évoque alors rien à quiconque, sinon le lieu d'un vague camp d'internement, situé en dehors des frontières de surcroît. C'est donc le déroulé d'une enquête longue, courageuse et difficile qui va à l'encontre d'une volonté politique clairement exprimée, de l'opacité des administrations et d'une réelle amnésie collective. Le procès, qui parviendra à s'ouvrir en 1963, fissurera la chape d'oubli qui recouvre le passé criminel des Allemands ordinaires revenus à la vie civile à l'issue de la guerre. D'une facture très classique, pas très originale mais soignée, le film est efficace dans sa reconstitution historique d'une Allemagne industrieuse et sucrée d'après-guerre, où les bourreaux peuvent côtoyer les rescapés ou les enfants de rescapés. Alexander Fehling incarne parfaitement le jeune procureur, candide, qui découvre lui aussi la réalité du camp et l'implication des citoyens dans le mouvement nazi, au fur et à mesure de son enquête. Un film utile qui rappelle que tout citoyen aimable et ordinaire peut commettre les pires exactions et qui démontre le fonctionnement d'une omerta.

1 mai 2015

Le journal d'une femme de chambre, de Benoît Jacquot (France, Belgique 2014)

le journal femme de chambreMercredi 28 avril 2015, MK2 Hautefeuille.

Dès les premiers instants du film, c'est un bonheur de cinéma, littéraire sans être ennuyeux et qui se révèle au fur et à mesure puissamment politique. Pour ne rien gâter, magnifiquement interprété à chaque instant par tous les acteurs, sans oublier l'excellente musique composée par Bruno Coulais. Bref, cette nouvelle adaptation du Journal d'une femme de chambre est une surprise tant elle est réussie. Léa Seydoux exprime de tout son corps la révolte bouillonnante du prolétariat de l'époque et en même temps la lassitude de son asservissement, à une époque où une fille issue du "petit peuple" n'a d'autre choix que d'être exploitable à merci, dans la domesticité ou la prostitution. Vincent Lindon de son côté incarne un prolétariat mutique et sombre, et laisse entrevoir toute la noirceur des temps à venir, qui engloutira l'Europe quelques décennies plus tard. Classique et moderne à la fois, profondément intelligent, ce film à costume très soigné, d'une photographie très sensuelle, reste en même temps très actuel dans tout ce qu'il dénonce, notamment la difficulté des femmes à s'affranchir d'un déterminisme social et culturel qui peut les enfermer dans toutes les formes de servitude, ou encore l'antisémitisme rampant Il est scandaleux qu'un tel film n'ait pas récolté le moindre prix lors de la dernière berlinale où il fut présenté.

Publicité
Publicité
27 avril 2015

Every Thing will be fine, de Wim Wenders (Allemagne, Canada, Norvège, 2014)

everything will be fineSamedi 25 avril 2015, MK2 Bastille.

James Franco, Charlotte Gainsbourg et Rachel McAdams se partagent l'affiche du dernier film de Wim Wenders qui se déroule au Canada. Processus créatif, culpabilité, souffrance du deuil, difficulté à communiquer, capacité à aborder la réalité pour modeler sa vie et avancer plus librement, le film aborde de nombreux sujets pour illustrer en quelque sorte le thème de la renaissance après un traumatisme. Malgré une très belle composition d'image et une élégance certaine de la caméra, soulignée par une très belle bande musicale (Alexandre Desplat est encore à l'oeuvre), l'ensemble s'articule plutôt mollement. Comme l'affiche, le tout est soigné et délicat, mais manque de relief.

27 avril 2015

Les nouvelles aventures de Gros-Pois et Petits-Points, de Lotta Geffenblad (Suède, 2014)

gros point et petits poisVendredi 24 avril 2015, Le Brady.

Fraîcheur et innocence pour cette séance d'animation, composée de petits épisodes mettant en scène les expériences et découvertes de deux lapins de pâte à modeler, sur le pelage desquels figurent de gros points pour l'un et des petits pois pour l'autre. Au programme : cuisine, cueillette de champignons, varicelle, déguisement, achat de chaussures dans une boutique onirique, fête disco pour le Nouvel An... Tout mignon.

26 avril 2015

Une belle fin, d'Uberto Pasolini (Grande-Bretagne, 2014)

une belle finMardi 21 avril 2015, l'Arlequin.

Petit fonctionnaire gris, invisible et appliqué, John May a pour mission de retrouver les familles de personnes décédées et d'organiser leurs obsèques. Il se retrouve finalement toujours seul aux cérémonies d'enterrement car il tient à accompagner les derniers instants de présence sur terre de ces inconnus, qui ont achevé leur vie dans la plus totale solitude. Malheureusement, sa trop grande conscience professionnelle lui vaut d'être licencié, car les enquêtes qu'il mène pour retrouver des proches l'empêchent d'être suffisamment "productif". Et le même jour il apprend que son dernier dossier concerne un homme qui habitait en face de chez lui. Nous suivons l'enquête menée par ce petit homme faussement insignifiant et quelconque, porteur d'une éthique élevée, à contre-courant de la frénésie, de la vulgarité et de la productivité de la société ambiante, et nous assistons aussi au virage décisif que prend sa vie. Un très beau film qui, finalement, évoque avec pudeur et sensibilité tous les invisibles, les exclus ou les accidentés de la vie.

26 avril 2015

La Sapienza, d'Eugène Green (France, Italie, 2014)

sapienzaLundi 20 avril 2015, Reflet Médicis.

Un couple d'âge mûr, désabusé et mutique, en pleine crise existentielle en dépit de leur réussite sociale, part en Italie sur les traces de l'architecte Borromini. Le voyage leur permet de retrouver un second souffle et la saveur de la vie, au contact d'un couple d'adolescents, un frère et une soeur aux aspirations pures. Il est également beaucoup question de la perfection atteinte par les oeuvres les plus parfaites, conçues avec toute la science et l'art que l'esprit humain peut concevoir, de l'équilibre que leur contemplation peut procurer, qui offre par la lumière une résurrection aux âmes éteintes. Il est beaucoup question de la culpabilité et du poids des épreuves qui finissent par condamner à vivre étouffé, aveugle et sourd. Le film est une ode à la perfection absolue et baigne d'un certain mysticisme, j'y retrouve des thèmes qui me sont particulièrement chers. Mais la froideur, la stylisation et le dépouillement extrême des scènes desservent irrémédiablement l'ensemble.

26 avril 2015

Taxi Téhéran, de Jafar Panahi (Iran, 2014)

taxi téhéranVendredi 17 avril 2015, MK2 Hautefeuille.

Récompensé par l'Ours d'or lors de la dernière berlinale, Taxi Téhéran a été tourné dans la clandestinité par Jafar Panahi qui interprète pour l'occasion un chauffeur de taxi. Filmé en huis clos puisque tout se déroule à l'intérieur de son véhicule, au gré des passagers qui sont pris en charge et nous dévoilent par leurs propos les différentes facettes d'une société soumise à la censure, le film réussit le tour de force d'être à la fois souriant, cocasse et grave. Tant de dignité et de lucidité courageuse, sous le ton de la légèreté et de l'humour, force l'admiration.

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Mora Venise au cinéma
Publicité
Archives
Publicité