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Mora Venise au cinéma
24 février 2014

12 years a slave, de Steve Mc Queen (2013)

12 years a slaveVu le 12 février 2014 au MK2 Odéon.

J'avais hâte de découvrir le dernier film de Steve Mc Queen, dès lors que j'ai su qu'il en avait un en préparation. Cette fois, il s'est inspiré des mémoires de Solomon Northup, afro-américain né libre qui vivait dans l'Etat de New-York, mais qui fut enlevé et vendu comme esclave en 1841, alors qu'il avait 33 ans. Son calvaire durera 12 années.

Le film a été tourné en Louisiane, avec en accompagnement la magnifique musique d'Hans Zimmer (je pense en particulier aux  formidables plans de la roue à aube qui emporte inexorablement au loin Solomon et ses frères de douleur). La densité des images, toujours en cadrage fixe, vous étreint dès le début. La révolte vous remplit aussi très vite le coeur et ne vous lâche plus. Je pense très vite à "Hunger", son premier film, une perfection qui militait par l'image, sans mots inutiles, implacablement, pour dénoncer l'enfermement et la torture faite aux corps. Le cinéma de Steve Mc Queen n'est pas fait pour faire pleurer, n'importe quel autre réalisateur fabriquerait du pathos, mais pas lui. 

Solomon Northup (interprété par Chiwetel Ejiofor) essaie dès qu'il se réveille de son sommeil forcé et qu'il découvre les chaînes qui l'enserrent, de dénoncer l'erreur dont il est victime, mais bien mal lui en prend. La scène qui suit est la plus dure du film, lorsque son geôlier/bourreau le frappe à toutes forces pour anéantir en lui la moindre parcelle de volonté et d'humanité qui pourrait subsister. Solomon incarne la détresse de tout homme à qui on tente de retirer son humanité et sa dignité. Il passe de maître en maître. Le premier, interprété par Benedikt Cumberbatch, est un homme tendre mais faible, soumis aux règles iniques qui régissent l'économie et la société d'alors. Le second est interprété de façon impressionnante par un Michael Fassbender transpirant la cruauté et la perversion sadique. Nous accompagnons Solomon dans toute sa détresse, son chagrin muet, sa volonté de survie, ses sursauts d'espoir et de révolte. Ce film formidable m'a lâchée KO à la sortie, dans la nuit, place de l'Odéon, sous une pluie d'hiver glacée et clairsemée. 

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